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Diagnostic qualitatif du haut potentiel

Danger d’un seul diagnostic subjectif

On nous pose souvent la question: « Tous les gens qui passent chez vous sont-ils HP?  » Ma réponse est très claire, bien sûr que non. Mais cela a évolué.

Depuis toujours dans la population d’enfants venant chez nous il y avait des enfants qui n’étaient pas HP. Des soucis comportementaux, scolaires, sociaux faisaient pousser la porte du cabinet par les parents de ces enfants. Mais pour certains le problème ne venait pas du haut potentiel.

Il y a trois, quatre ans, pour l’adulte par contre c’était très différent. La plupart des adultes demandant un diagnostic étaient clairement HP. Cela nous dérangeait car ne pouvait il pas alors y avoir un biais diagnostic. En réfléchissant en équipe nous avons conclu que la démarche de l’adulte était souvent complexe: ils ont réfléchi, mûri la question, lu sur le sujet et finalement ont osé demander un diagnostic. Aujourd’hui, la situation a bien changé.

Nous avons très régulièrement des adultes demandant ce diagnostic qui ne sont pas HP. On parle de plus en plus du haut potentiel. Certains adultes en souffrance se retrouvent dans les caractéristiques des HP qui sont des caractéristiques très généralistes. Tous les être humains ont des émotions, peuvent se sentir décalées, s’ennuyer etc… (Je n’explique pas ici les différentes caractéristiques, pour ça, vous pouvez aller voir sur ce lien « caractéristiques du haut potentiel ») . Inconsciemment les personnes s’approprient ces caractéristiques et pensent que le haut potentiel pourrait expliquer leur souffrance. C’est ce qu’on appelle « l’effet Barnum » qui est un biais cognitif.

Leur donner un mauvais diagnostic ne les aiderait certainement pas. Nous devons alors clairement dire que ce n’est pas du haut potentiel. C’est une souffrance pour la personne qui espérait tellement expliquer son mal-être par ce diagnostic. Donc nous insistons toujours sur l’importance d’un diagnostic bien posé: l’anamnèse de la personne (son vécu), les caractéristiques qualitatives, et le QI mais pas seulement le chiffre comme expliqué sur ce lien: bilan à relaxeau.

Catherine Devreux, psychologue, 11/12/2019