
Les personnes à haut potentiel sont hyper sensibles.
Leurs émotions sont souvent comme des montagnes russes avec des hauts et des bas. Les émotions peuvent être très fortes dans le haut et dans le bas.
Certains ont tellement souffert de cette hypersensibilité qu’ils ont élaboré des mécanismes de défense et ne ressentent plus rien.
Cette sensibilité peut même devenir de la susceptibilité.
Les enfants à haut potentiel peuvent partir en crise quand un mot à été compris de travers.
Tant les adultes que les ados et les enfants HP ont souvent des difficultés à gérer leurs émotions: colères, angoisses, tristesse, joie,…
Tout est trop!
Ces émotions pour certains sont vécues de l’intérieur, même si elles sont excessives.
Attention, ne confondons pas haut potentiel et hypersensible!
Vibrer devant une abeille qui butine une fleur, avoir une larme qui vient en regardant un film ou encore être pris d’une émotion intense en écoutant une musique sont des cadeaux qu’il faut apprécier. Mais on n’a pas l’un sans l’autre, les émotions négatives sont elles aussi, souvent très fortes. J’aborderai ici plusieurs moyens de mieux vivre ces pics émotionnels.
Gestion des émotions
« Je n’arrive pas à gérer mes émotions : je peux pleurer pour un rien mais aussi éclater de rire alors que tout le monde à côté de moi reste sérieux et ne comprend pas mon hilarité. Comment puis-je apprendre à mieux gérer mes émotions ? »
Ce sont les émotions qui font vibrer le HP, positivement mais aussi négativement. Cela fait partie de notre fonctionnement intrinsèque. Le premier pas à faire est d’accepter ces émotions. Lutter contre ne fera que les augmenter. Quand ce sont des émotions positives, en général, ce qui nous pose le plus de problème c’est le regard des autres. Un petit travail sur soi est nécessaire pour se détacher de ce regard. Est-ce grave qu’on nous perçoive comme une personne qui rit pour un rien ? Quand ce sont des émotions négatives, les accepter aussi est déjà un premier pas. Laisser venir l’émotion, la ressentir permet déjà d’être à l’écoute de notre moi profond.
Une petite technique très facile que je conseillerais à tous les HP est la cohérence cardiaque.
Cette technique permet d’obtenir en cinq minutes l’effet d’une demi-heure de méditation. Quand on pratique la cohérence cardiaque tous les jours, cela permet une prise de distance avec nos émotions.
Cette technique a été inventée par David Servan Schreiber et David O ‘Hare. Elle consiste à mettre en état de résonnance les battements cardiaques, la dilatation de l’aorte et la respiration. En respirant à une fréquence de 0.1 Hz, on se met dans cet état de résonnance. Les effets physiologiques et psychologiques sont énormes. N’hésitez pas à fouiller sur le web pour avoir plus d’informations.
Parfois j’ai l’impression d’être cyclothymique. Comment gérer ces hauts et surtout ces bas ?
J’ai un grand-père qu’on considérait comme un sage. Même si je ne l’ai pas connu, il est mort quand j’avais un an. Un jour où justement j’avais ce bas, j’ai été trouver maman dans la cuisine, lui disant que cela n’allait pas. Je devais avoir une dizaine d’années. Elle m’a répondu une phrase de son père : « Dans notre famille, on est des gens particuliers. Quand on vit les choses, on les vit très fort : de grandes joies mais aussi des moments très difficiles ». Il avait déjà tout compris.
Dans les périodes de haut, on s’éclate. On a presque envie de sauver le monde, les projets affluent dans notre cerveau. Parfois, on peut même ne plus avoir les pieds sur terre. C’est là qu’il faut être vigilant : plus nous montons dans les hauts, plus le bas qui suivra sera vertigineux. Donc le premier petit truc sera d’essayer de ne pas exagérer les « trips » positifs. Les bas sont vraiment des moments difficiles : on peut avoir l’impression de tomber en dépression. Pourtant ce n’est pas le cas. Nous sommes des êtres humains : quand on en fait trop il est normal qu’à un moment on s’épuise et que le bas arrive. Il est possible que ces bas remontent plus vite. Il faut tout d’abord accepter ces bas.
Se dire simplement que c’est normal, que cela fait partie de notre fonctionnement et surtout se dire que le haut va suivre. C’est un moment où l’on doit apprendre à s’écouter : écouter nos besoins, nos envies… Prendre soin de nous.
Ce n’est pas le moment où il faut commencer à ranger la cave. Bien souvent nous culpabilisons de ne pas avoir le courage de nous y mettre ou on s’y met mais avec tellement peu d’énergie qu’on n’est pas efficace. Cette culpabilité nous ronge et ralentit le retour du haut.
Prendre soin de soi, s’écouter dans ces moments de bas est un apprentissage qui peut prendre un peu de temps. Ces moments de bas peuvent être vécus positivement, comme un moment de ressourcement.